Malgré le bon accueil réservé en France par la critique à « Vocation de l’Islam », Malek Bennabi considérait le « Phénomène coranique » comme le plus important de ses ouvrages.
En faisant abstraction des « contenus de foi », il a eu recours à plusieurs disciplines — la phénoménologie, l’histoire comparée des religions, les sciences du langage, la psychologie, voire la psychanalyse — pour réussir une étude de la religion en général, et du Coran en particulier. Il a démontré que non seulement les sciences humaines modernes ne conduisent pas nécessairement à s'éloigner de la religion, mais qu’elles peuvent aussi fournir une argumentation permettant d’établir l’authenticité de la révélation coranique.
Ses conclusions fournissent au musulman contemporain le fondement rationnel de sa foi qu’un modernisme superficiel conduisait souvent à rejeter. Elles actualisent l’abondante littérature médiévale des « Dalaïl Noubouwa » (preuves de la Prophétie) et proposent une sorte de Kalam moderne pouvant dispenser l’Islam francophone de la lecture des volumineux Tafsir classiques.
Peu de temps après la première édition du « Phénomène coranique », sa lecture a convaincu de l’authenticité de la Révélation, des lecteurs francophones ou français non arabisants peu au fait du style coranique originelle.
Ce livre, rédigé à Dreux, après de longues méditations et des lectures conséquentes, mérite d’être proposé aux lecteurs francophones, et, notamment, aux jeunes musulmans de France dont les besoins spirituels et éducatifs laissent totalement indifférentes les bureaucraties « religieuses » mises en place par les « organisateurs » laïques de l’Islam pour « représenter » cette religion.